Total : alliance avec le gazier russe Novatek pour le gaz de l’Arctique

Total a annoncé mercredi avoir noué une alliance stratégique avec le producteur de gaz russe Novatek. La transaction prévoit notamment qu’en avril prochain le groupe pétrolier français monte à 12% de de la société russe via le versement de 4 milliards de dollars.

Objectif : passer à 19,4% d’ici trois ans.

La prise de participation dans le capital de Novatek « s’effectuera par achat d’actions auprès des deux principaux actionnaires sur la base de cours de Bourse« , précise par ailleurs un communiqué.

Dans le cadre de l’opération, Total disposera d’un siège au conseil d’administration du groupe russe.

L’accord de coopération a été finalisé à l’occasion d’une visite à Moscou du PDG de Total, Christophe de Margerie.

Il prévoit également que le groupe français prenne une participation de 20% dans le projet d’exploitation du gisement gazier Yamal, situé dans la zone arctique.

Le projet Yamal LNG vise à développer le champ de gaz à condensats de South Tambey, situé en zone arctique dans la péninsule de Yamal – laquelle contient des ressources estimées à environ 44 trillions de pieds cubes de gaz (1 250 milliards de mètres cubes) – en vue de la production de plus de 15 millions de tonnes par an de gaz naturel liquéfié (GNL).

Ce projet a été déclaré d’intérêt national par les autorités russes, lesquelles ont pris en 2010 plusieurs décisions incitatrices en vue d’en favoriser la réalisation. Il donnera accès pour Total à des réserves prouvées et probables de l’ordre de 800 millions de barils équivalent pétrole (bep) et une production en plateau de l’ordre de 90 000 bep par jour, laquelle devrait être atteinte dans les années 2020.

Premier producteur indépendant  de gaz de Russie – mais détenu en parti par Gazprom – Novatek assure environ 10% de l’approvisionnement du marché domestique russe. Sa production a été de 37,8 milliards de mètres cubes de gaz par an en 2010. Elle dispose d’un portefeuille de ressources constitué de plusieurs champs géants qui lui confère un fort potentiel de croissance.

Rappelons par ailleurs qu’en septembre 2007, Total avait annoncé l’entrée en production du champ gazier Snohvit en mer de Barents.

Produit au large des côtes norvégiennes, par une profondeur d’eau de 310 à 340 mètres, le gaz naturel du gisement de Snohvit est acheminé via une conduite de 143 kilomètres de long, à l’usine de Melkoya pour y être transformé.

A cette date, le projet Snohvit constituait le premier développement gazier en mer de Barents. Il avait alors nécessité la construction de la première usine de GNL en conditions arctiques.

Afin de pouvoir commercialiser sa propre part de production d’un milliard de mètres cubes par an de gaz naturel, Total a affrété à long terme un nouveau méthanier conçu pour évoluer dans l’Arctique, d’une capacité de 145 000 mètres cubes de GNL.

A noter également qu’avec la liquéfaction du gaz provenant des champs gaziers de la partie occidentale de l’Arctique Russe (Chtokman, Yamal ), le géant gazier russe Gazprom dispose désormais de la possibilité de se trouver des débouchés en Asie alors que les clients  » naturels » de ces champs gaziers se situent en Europe.

Or, » toute goutte de pétrole , toute molécule de gaz qui partira vers l’Est ne partira pas vers l’Ouest « .

Sources : AFP, Total, Enerzine